dimanche 1 octobre 2017

Poney sportif... Mais heureux ?

Hello tout le monde !

Comme le mois dernier, je vous propose aujourd'hui un article dans le cadre de la cavalcade des blogs, organisée ce mois ci par Pauline du blog "d'un cheval autre".

Ce mois-ci, Pauline nous questionne sur un sujet un peu compliqué : Un athlète heureux ?
C'est quelque chose qui me travaille au quotidien. Consciente de l'impact que nous avons sur le bonheur de nos chevaux, je fais en permanence des choix en réfléchissant au bien-être de mon compagnon.


Bonheur, nature et confort


Certaines personnes considèrent que pour être heureux, le cheval doit vivre comme dans la nature. Sur ce point, je ne suis pas entièrement d'accord. En effet, un cheval au naturel est un cheval en liberté dans son habitat d'origine, sans aucun contact humain. Cela signifie aussi à la merci des prédateurs, des maladies, des conditions climatiques et des aléas de la vie. Un cheval au naturel doit en permanence se battre pour sa survie : les plus résistants vivent, les autres, et les malchanceux meurent. C'est comme ça.
Alors un cheval en pâture, dans un lieu surveillé, sans prédateurs, avec la possibilité d'être soigné et de la nourriture garantie est-il moins heureux ? Rien n'est moins sûr.
En revanche, si je ne suis pas convaincue du fait que la vie "nature" soit indispensable au bonheur du cheval, je suis persuadée que ce dernier n'est possible que si ses besoins naturels sont respectés ; à savoir des congénères, marcher chaque jour, manger en petites quantités tout au long de la journée, etc.
C'est pourquoi je pense avoir fait en sorte que les conditions de vies de Bingo soient optimales pour son bonheur : vie au pré avec des copains, surveillance quotidienne, foin et compléments si nécessaire, eau disponible et soins en cas de besoins. C'est, je pense, un bon compromis entre la vie "au naturel" et le confort moderne que l'on peut leur apporter.

Bonheur et travail


Mon petit poney sportif travaille forcément... Bah oui, il ne serait pas sportif, sinon. Bref.
Le travail implique forcément un effort physique, et donc, une contrainte dont il se passerait très bien. Cela entrave-t-il cependant son bonheur ?
Bingo travaille plusieurs jours par semaines, mais pas quotidiennement. Ses séances sont souvent courtes. Les balades s'effectuent rênes longues la plupart du temps. Je lui propose régulièrement des exercices qui l'intéressent, ou dans lesquels il est à l'aise.
J'éduque Bingo en équilibrant plusieurs procédés d'apprentissage :
- Le renforcement positif : récompense après une bonne action réalisée par le cheval
- Le renforcement négatif : pression (le cavalier met des jambes), le cheval répond correctement (il se met en avant), retrait de la pression (le cavalier relâche les jambes)
- L'apprentissage opérant : le cheval apprend de lui-même dans une situation claire (ex : les carottes sont dans le van, il y a éventuellement des obstacles sur les côtés, le cheval comprend qu'il doit monter. S'il mange les carottes, il a en plus de ça du renforcement positif)
- L'apprentissage conditionné : c'est le principe du clicker training, qui est un peu différent du renforcement positif, mais aussi des mots "récompenses" comme "ouiiiiiii" ou "biennnnn". Pour plus de renseignements, n'hésitez pas à lire des ouvrages sur le clicker, et vous renseigner sur le chien de pavlov.
La connaissance de ces procédés me permettent d'être claire avec Bingo (bien que je fasse des erreurs !). Le mélange du R+ et du R- est très appréciable pour lui, étant donné qu'il comprend rapidement mes demandes et qu'il est récompensé systématiquement dès le début de sa réponse. De plus, le mélange de l'apprentissage opérant et conditionné à le mérite d'être compréhensible pour lui, sans pour autant en faire un robot.

Alors, est-ce que le travail nuit à son bonheur ? Je ne saurais me mettre à sa place, mais je pense que non. En effet, je fais toujours en sorte que les séances soient compréhensibles pour lui, et qu'il soit récompensé de ses efforts.


Bonheur, efforts physiques et psychologiques


Le bonheur est également lié aux éventuels efforts que l'on fait, qu'ils soient physiques ou psychologiques. En effet, il n'est pas compliqué de comprendre que notre bonheur risque d'être entâché par un stress trop récurrent, un peur insurmontable ou une douleur physique trop important.
Pour cela, j'essaye toujours de proposer à Bingo des exercices qu'il est capable de faire. Je me pose alors ces questions : est-il assez musclé/souple/etc ? N'est-ce pas trop pour lui ? N'aura-t-il pas trop peur ?

Quel intérêt à envoyer son cheval au casse-pipe ?
Bingo étant d'un naturel plutôt inquiet, je m'attarde toujours pour lui montrer l'objet de ses craintes et le rassurer. Ainsi, il se calme et prend confiance plus facilement.

Alors, Bingo est-il heureux ? C'est assez subjectif, car impossible pour moi de me mettre à la place de mon poney. Cependant, selon les points évoqués précédemment, je pense que oui, Bingo est heureux. S'il est heureux, c'est parce que ses conditions de vies sont bonnes et que je fais toujours en sorte que son travail quotidien n'entrave pas ce bonheur.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire